mercredi 13 août 2008

Mnajdra

À 500 m du site d'Ħaġar Qim, en direction de la mer, ayant pour horizon l'îlot de Filfla, se trouvent les temples de Mnajdra. Ils ont été dégagés en 1840 par C. Lenormant et fouillés en 1910 par T. Ashby et en 1954 par J. D. Evans. En 1992, l'Unesco rajoute les temples de Mnajdra au patrimoine mondial de l'humanité.
Le temple primitif, d'environ 25 x 13 m est situé au nord du site. Certainement de la phase Mġarr, antérieur à 3 600 av. J.-C., il est peu lisible ; au milieu des ruines de murs se dessine un petit temple tri-lobé. Le temple central, d'environ 20 x 20 m, datant de la phase Ġgantija (3 600-3 000 av. J.-C.), s'ouvre sur un terre-plein surélevé de 2 à 3 m par rapport au temple inférieur. Le plan est typique de cette période, une succession de quatre absides latérales avec le remplacement de l'abside distale par une niche. Il faut remarquer le mur intérieur de grande qualité, les dalles de parement sont parfaitement taillées et surmontées, comme à Ħaġar Qim, de deux, et par endroit, trois lits de pierres dessinant un début d'encorbellement. Sur le pilier gauche du trilithe intérieur, le dessin d'un temple gravé dans la pierre (voir illustration) est très semblable aux modèles trouvés ailleurs. La dernière abside gauche abrite un autel orné.

Le temple inférieur, 20 x 16 m, est de la fin de la période des temples (3 000-2 500 av. J.-C.). De la même époque que le temple d'Ħaġar Qim, la façade faite de six gros blocs irréguliers et d'une banquette, apparaît beaucoup plus archaïque d'aspect. Le plan est identique, à quelques détails près, au temple central. La première abside de gauche comporte une niche ornée, en forme de fenêtre, faisant communiquer, de façon très élaborée, les deux absides. L'abside de droite communique avec un couloir extérieur, dit couloir de l'oracle, par un trou percé dans la pierre. C'est dans l'abside du fond à droite qu'ont été mises au jour, au milieu d'ossements brûlés (interprétés comme des offrandes), de curieuses statuettes féminines avec une tête, à la peau squamée ou pustuleuse, aux joues gonflées, aux yeux exorbités et avec un dos écorché mettant à nu le squelette. Ces statuettes sont interprétées comme des représentations pathologiques laissant supposer un culte curatif ou miraculeux.




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